mardi 22 juin 2010

Un déterminisme... indéterminé !

Avec Internet, nous assistons à un phénomène d'appropriation
des nouvelles technologies par les utilisateurs.

par Annie Laforest

Le déterminisme technologique est aujourd'hui fortement remis en cause par les avancées de la sociologie des techniques. Karl Marx défendait d'ailleurs l'idée que l'évolution technique est un facteur primordial de l'évolution des sociétés. (Wikipédia, 2010) Internet en est un exemple fascinant. À mon humble avis, un changement technologique provoque inévitablement un changement social.

Les usages d’Internet ne sont pas réductibles à l’utilisation des technologies de l’informatique et de l’information, à l’utilisation des techniques de la communication et des télécommunications, au transport et à la distribution de données, sons et images. Les usages majeurs sont et seront des pratiques personnelles, sociales et professionnelles rendues possibles et facilitées par Internet. (Nifle. 2008)

Personne ne peut contredire le fait qu’Internet fait partie d'un phénomène de mutation à l'échelle planétaire. Les technologies s'y multiplient. Les internautes les apprivoisent de façon majoritairement autodidacte et les transforment selon leurs besoins. Une révolution de la technologie par les usages se dévoile sur la toile actuellement.

Nous assistons ici à un phénomène d'appropriation des nouvelles technologies par les utilisateurs. Ils leur donnent même une nouvelle définition, une nouvelle signification, une nouvelle vie. Une vie qui se situe parfois bien au-delà de celle à laquelle ils étaient destinés au moment de leur création.

Le téléphone était d'abord dédié aux personnes malentendantes... Internet était conçu à des fins militaires... Une nouvelle technologie peut changer la face du monde, mais seulement selon ce qu'en feront les usagers en se les appropriant.

Bibliographie
Nifle, Roger. 2008. Les usages d’Internet : éléments d’une théorie des usages et ses conséquences pratiques. Levide poches. [En ligne] URL : http://www.paperblog.fr/1404227/les-usages-d-internet-elements-d-une-theorie-des-usages-et-ses-consequences-pratiques/. Consulté le 21 juin 2010.

Wikipédia. 2010. Déterminisme technologique. [En ligne] URL : http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9terminisme_technologique. Consulté le 21 juin 2010.

lundi 21 juin 2010

Au nom de quelle liberté ?

Nathalie Blanchard soutient s'être fait couper ses prestations de maladie
longue durée après que son assureur, Manuvie, soit tombé sur des images d'elle,
publiées sur Facebook. Elle considère qu'il s'agit d'une intrusion dans sa vie privée
et que quelques photos, où on la voit souriante, ne peuvent justifier
de lui enlever sa seule source de revenus. - Photo: Alain Dion, La Voix de l'Est

par Annie Laforest

Internet permet à tous les individus de s’afficher publiquement, totalement et librement. Chaque individu peut se définir et s’afficher sur un espace virtuel dont il est le seul maître à bord. Il publie son identité virtuelle et la rend accessible à tous. Et sans trop savoir pourquoi, il y étale son intimité, il y affiche des informations personnelles et il décide à un moment ou à un autre, de s’étendre à tous les réseaux. La popularité des réseaux sociaux laisse croire que ces utilisateurs ne comprennent pas encore que tout ce qui est publié sur Internet l’est de façon permanente et qu’en plus d’en perdre les droits, elle devient de notoriété publique. Cette traçabilité qu’il laisse de lui-même dans cet univers virtuel a et aura inévitablement des conséquences dont personne ne connaît l’ampleur à ce jour. Qui aurait le gout de laisser trainer son ADN partout où il passé et de laisser les autres le récupérer et le réutiliser sans autorisation?

« L’identité numérique d’un individu est composée de données formelles (coordonnées, certificats…) et informelles (commentaires, notes, billets, photos…). Toutes ces bribes d’information composent une identité numérique plus globale qui caractérise un individu, sa personnalité, son entourage et ses habitudes. Ces petits bouts d’identité fonctionnent comme des gènes : ils composent l’ADN numérique d’un individu. » (Cavazza. 2007)

Au nom de la liberté, doit-on tout permettre sur Internet? Ceci est une bien grande question, mais disons qu’actuellement, il semble que tout le monde se permet à peu près tout… sans réellement réfléchir aux implications que cela pourrait avoir dans le futur… « Le jour où, au sein de l’État, chaque fonctionnaire qui détient une parcelle de la puissance publique pourrait tout savoir de chaque homme, de chaque famille, de chaque entreprise, ne voit-on pas à quels risques l’administré serait exposé ? » (Bernard Tricot, Rapport de la Commission informatique et libertés, 1975.) (Lakel, Amar. 2007.) Qu’adviendra-t-il de ces jeunes qui aujourd’hui dévoilent à la planète entière l’ampleur de leur expérience d’adolescence ?

Une identité particulière possède une valeur sans égal dans la relation de pouvoir que l’on peut établir avec un individu : l’identité personnelle. Une identité qui relie une somme d’informations à une vie biologique unique, et ce, de façon indiscutable. (Lakel, Amar. 2007.)

Mais il y a tous ceux qui sous une identité frauduleuse, abusent et utilisent les plus naïfs de ce monde. Il y a ces pédophiles qui en ont fait leur terrain de prédilection. Et il y a ces compagnies peu scrupuleuses qui épient votre vie privée pour l’utiliser à leur avantage... et récupérer leur mise. Rappelons-nous l’histoire de cette femme qui s’est fait couper ses prestations de maladie longue durée après que son assureur ait consulté sa page Facebook et découvert les secrets de sa vie privée?

En effet, Nathalie Blanchard soutient s'être fait couper ses prestations de maladie longue durée après que son assureur, Manuvie, soit tombé sur des images d'elle, publiées sur Facebook. Elle considère qu'il s'agit d'une intrusion dans sa vie privée et que quelques photos, où on la voit souriante, ne peuvent justifier de lui enlever sa seule source de revenus. (Fortier-Gauthier, Étienne. 2009) Y a-t-il réellement eu invasion de sa vie privée alors qu’elle l’a « librement » étalée sur son réseau social préféré?

Doit-on règlementer l’identité virtuelle? À quel endroit commence la liberté de l’un et où se termine la liberté de l’autre? Et où commencent et finissent les frontières? Doit-on établir des limites et si tel était le cas, quelles seraient les limites de l’acceptable? Il devient facile d’imaginer un pouvoir inquisitorial s’installer et régir un univers d’information et de connaissances. Cela me rappelle le livre de Georges Orwell, 1984, et je frémis juste à y penser…

Quelles lois, quelles règles et quelles frontières peuvent bien régir cet univers virtuel? D'un côté, il y a cette grande majorité d’individus qui se l’approprie sans réfléchir aux conséquences que cela pourrait bien avoir ultérieurement dans leur vie. Ces acteurs publics créent les conditions mêmes de leur propre infraction pendant que de l’autre côté, l’on réfléchit à la façon d’imposer les règles et les limites d’un univers libre et déréglementé… C’est bien compliqué tout cela. Pour le moment ma règle d’or : Suivre ma conscience!

Bibliographie

Cavazza, Fred. 2006. Qu'est-ce que l'identité numérique? [En ligne] URL : http://www.fredcavazza.net/2006/10/22/qu-est-ce-que-l-identite-numerique/ Consulté le 18 juin 2010

Fortier-Gauthier, Étienne. 2009. Son assureur la surveille sur Facebook: « Je vais me battre ». La Voix de l’Est. [En ligne] URL : http://technaute.cyberpresse.ca/nouvelles/internet/200911/23/01-924153-son-assureur-la-surveille-sur-facebook-je-vais-me-battre.php. Consulté le 19 juin 2010.

Lakel, Amar. 2007. Interconnexion et identités électroniques : Vers un système de fichiers répartis. (English). Conference Papers -- International Communication Association. Annual Meeting, p1-1.

dimanche 20 juin 2010

L’iPad, une technologie révolutionnaire

Le iPad est une nouvelle technologie qui pourrait transformer
l'univers des communications publiques.


Objet : Contrepied de http://italkbylorry.blogspot.com/ (Blogue de Lorry Marcoux)

par Annie Laforest
Après avoir pris connaissance du miniessai de Lorry Marcoux publié le dimanche 30 mai dernier, une chose évidente a retenu mon attention. L’auteure de ce texte semble confondre technologie et technique. Il est vrai que l’iPad s’inscrit parmi les nouvelles technologies qui risquent de révolutionner complètement l’univers des communications publiques, mais les raisons pour lesquelles cela pourrait se produire ne sont pas dues aux raisons qu’elle avance à mon avis.


Les raisons qu’elle apporte sont réductrices et seraient autant applicables à l’utilisation d’un téléphone intelligent ou d’un ordinateur portable. Dans son essai, nous pouvons lire que l’iPad permet d’alimenter le web 2.0 en temps réel, mais surtout à partir de n’importe où… qu’il facilite la tâche des professionnels des communications publiques par la taille de l’écran qui facilite la lecture et la pénétration des courriels… qu’il permet de commenter des événements en direct de n’importe où… qu’il constitue une formidable innovation pour toute organisation qui souhaite utiliser les médias sociaux ou se rallier à la blogosphère… qu’il est un très bon outil pour tout relationniste qui doit interagir sur le web 2.0 et garder un œil sur ce qui s’y passe… mais toutes ces raisons peuvent s’appliquer à l’utilisation d’un téléphone intelligent ou à un ordinateur portable.

Ce qui me surprend davantage est de lire que le iPad « se révèle un très bon outil pour tout relationniste qui doit interagir sur le web 2.0 e
t garder un œil sur ce qui s’y passe. » (Marcoux. 2010) Bien d’autres technologies permettent aux relationnistes et aux communicateurs d’interagir et de demeurer informé cependant, cela ne différencie en rien le iPad ces autres technologies à ce niveau.

À mon avis, ce qui pourrait différencier le iPad des autres technologies existantes actuellement c’est la façon dont il pourrait transformer les communications publiques par sa pénétration dans le milieu de l’édition papier. Comme Simon Dumenco le mentionne dans son article « Just How Much Saving of the Media Does the IPad Need to Do, Actually ?», le iPad pourrait être vu comme le sauveur des médias écrits particulièrement des journaux et des magazines. (Dumenco. 2010)

Nicolas Gary propose même que « l'iPad semble destiné à chambouler le marché des lecteurs ebook, mais surtout, il va l'aider à grandir — vraisemblablement en ramenant des personnes à la lecture. Parce que l'outil représente une convergence complète, et une plateforme globale, réunissant véritablement tous les besoins, même ceux qui n'existent pas encore, des consommateurs... » (Gary. 2010) Si les adolescents se sont éloignés de la lecture, je crois aussi qu’il est fort probable qu’ils s’y ramènent, car l’Ipad sollicitera tout leur sens ce qui les motivera à poursuivre leur démarche intellectuelle. De façon différente bien sûr. Mais non moins bonne.

Comme le précise Michel Lévy-Provençal, directeur du studio multimédia de France 24, « Nous sommes face à un objet nouveau, qui n’est
ni un ordinateur ni un téléphone ». (France 24. 2010) Il va même beaucoup plus loin en écrivant : « C’est une fenêtre vers un monde qui s’hybride et se cybernétise de plus en plus. Cette ouverture laisse envisager la possibilité d’un monde de "réalité augmentée", dans lequel on ne serait plus "sur" Internet, mais "dans" Internet. Au lieu d’être connecté uniquement devant son ordinateur, on le sera bientôt tous en permanence, chez soi, mais aussi en se baladant. Le prestigieux institut de recherche américain du MIT travaille d’ailleurs sur un projet qui va dans ce sens : il tente de développer un outil qui permettrait de projeter des images non plus sur un écran, mais dans le monde réel. » (France 24. 2010)

« Nous sommes face à un objet nouveau,
qui n’est
ni un ordinateur ni un téléphone.
C’est une fenêtre vers un monde qui s’hybride et se cybernétise de plus en plus.»
Michel Lévy-Provençal, directeur du studio multimédia de France 24.
Pour visionner la vidéo, cliquez ici


J’adopte entièrement ces points de vue. Le iPad permettra d’aller bien au-delà de la téléphonie ou des ordinateurs tels qu’on les conçoit aujourd’hui. Il créera peut-être même un pont entre l’univers du papier et celui du virtuel.


Des avantages qui ouvrent une nouvelle voie
Le confort qu’offre cette nouvelle technologie devrait permettre à l’usager d‘accroître le temps de consultation de l’information. À tout le moins, c’est ce qu’espèrent les éditeurs et propriétaires de magazines et de journaux qui voient leur marché et leur profitabilité descendre en flèche actuellement. En effet, certaines études ont démontré que l’utilisateur dépense la moitié moins de temps lorsqu’il consulte un magazine sur son PC. (Moses, Lucia. 2010)

Le fait que le iPad soit facile à transporter permettrait aussi d’accroître la fréquence de lecture, car l’information est plus facilement « transportable ». Selon une étude menée par Zinio, cette nouvelle accessibilité accroit la quantité des consultations aussi bien que le temps alloué à la consultation du contenu : « Readers also are accessing their digital magazines more often on the iPad than on the PC, according to Jeanniey Mullen, global evp and CMO, Zinio.» (Moses, Lucia. 2010)

« On lit manifestement trois fois plus de journaux et magazines quand on possède un iPad. Un constat révolutionnaire, estime Paul Carton, analyste pour ChangeWave, qui lit dans le marc de café comme les autres, mais voit des implications à long terme pour la presse qui sont importantes. Les comportements de lecture sur iPad, sont les suivants : 50 % l'utilisent pour lire des journaux; 38 % pour lire des magazines. À mettre en relation avec ce que les possesseurs d'un lecteur ebook répondent. » (Gary. 2010)


Parce que cette nouvelle technologie donne l’accès à du contenu plus riche, plus diversifié, beaucoup plus accessible et disponible de façon différente, son implantation dans l’univers des communications devrait laisser des traces importantes. Il transformera aussi très certainement la profession.
Le journaliste donnera plus de références virtuelles et prendre pour habitude de mettre en lien les diverses informations qu’il rendra disponible. Il transformera peut-être même sa façon rédiger son contenu, cherchant à stimuler davantage les cinq sens.

J’ai eu le plaisir dernièrement de feuilleter les pages du Time Magazine sur cette nouvelle tablette d’Apple. Je me suis surprise à poser mon index sur mes lèvres pour tourner la page… Cette page publicitaire présentant une nouvelle automobile me permettait de faire pivoter l’image sur elle-même et de la transformer en trois dimensions pour que je puisse mieux saisir toute la beauté de ce nouveau modèle. Une vidéo en annexe me permettait de visionner l’intérieur du véhicule et on m’offrait la possibilité de retracer le concessionnaire le plus près de l’endroit où je me situais.


Cela n’aura plus de fin… Faire signer une pétition en ligne, par des lecteurs répertoriés par mots-clés ou tout simplement « taguer » selon le contenu qu’ils consultent, car c’est bien de cela que l’on parle lorsqu’il est question de Web 3.0.


De nouvelles applications
Les nouvelles applications qui seront développées deviendront nécessairement une valeur ajoutée pour cet outil. Par exemple, les relationnistes ou les publicitaires auraient avantage à développer des applications qui leur permettraient de mesurer le temps consacré à la consultation de leur annonce ou de leur contenu, la géolocalisation des consommateurs et lecteurs, le nombre de clics généré par une promotion ou une mobilisation publique, le nombre de téléchargements d’un dossier effectués, voire même suivre le nombre de transferts d’un fichier suivant une première publication. J’arrête l’énumération ici, mais je terminerai en précisant que plus il deviendra possible de développer des applications permettant de mesurer la rétroaction (feedback) ou d’accroître l’interactivité avec l’auditoire, plus cet outil transformera le portrait du communicateur et des communications publiques.

Voici un exemple concret : France 24 a développé une application pour être présente sur l’iPad dès sa sortie. Entièrement gratuite et disponible en trois langues, français, anglais, et arabe, elle catalyse l’intégralité des contenus écrits et vidéos de la chaîne. Il est également possible de regarder l’antenne en direct en mode plein écran.*

On a par ailleurs développé un nouvel outil, une carte du monde sur laquelle sont localisés tous les contenus de France 24. L’utilisateur peut ainsi consulter les articles ou les vidéos qui traitent de l’actualité de sa région du monde. (France 24. 2010)


Si le iPad gagne son pari et offre plus et mieux que ce qu’offrent les magazines, les journaux et les livres papier, il nourrira notre curiosité intellectuelle et tous en tireront profit. Mais il décloisonnera encore plus les propriétés intellectuelles. Les bibliothèques virtuelles verront leurs rayons exploser. Les auteurs et les éditeurs foisonneront de par toutes les frontières. Le contrôle de l’information sera encore plus difficile à gérer, car la technologie sera de plus en plus accessible et séduisante. Chose certaine, les utilisateurs seront comblés. Et au-delà de cet univers numérique renouvelé, l’environnement sera respecté. Voilà une technologie qui transformera la face du monde!

BIBLIOGRAPHIE
Dumenco, Simon. 2010. JUST HOW MUCH SAVING OF THE MEDIA DOES THE IPAD NEED TO DO, ACTUALLY? Advertising Age, Communication & Mass Media Complete, 4/5/2010, Vol. 81, Edition 14. Consulté le 19 juin 2010.

France 24. 2010. L’Ipad, "une fenêtre vers un monde qui s’hybride et se cybernétise de plus en plus". 05/04/2010 . URL : http://www.france24.com/fr/20100405-ipad-fenetre-monde-hybride-cybernetise-apple-steve-jobs-applications-france-24. Consulté le 19 juin 2010

Gary. Nicolas. 2010. Journaux, magazines, livres : on veut lire sur iPad. URL : http://www.actualitte.com/actualite/19153-lecture-retour-ipad-presse-ebook.htm. Consulté le 19 juin 2010.

Marcoux, Lorry. 2010. IPad. URL : http://italkbylorry.blogspot.com/. Consulté le 18 juin 2010.

Moses, Lucia. 2010. Publishers: Time Spent Up for iPad Mag Users. MediaWeek. Database: Communication & Mass Media Complete. 6/7/2010, Vol. 20 Issue 23, p4-6, 2p. Consulté le 20 juin 2010.


vendredi 18 juin 2010

Blogue et publicité : certaines règles à respecter


Créer un publireportage vidéo et le diffuser sur Youtube
pour annoncer le lancement de votre nouveau produit
révolutionnaire est devenu chose courante.

Par Annie Laforest

Les nouvelles technologies offrent, par le biais du Web 2.0, une panoplie de moyens et de ressources promotionnelles nouvelles. Créer un publireportage vidéo et le diffuser sur Youtube pour annoncer le lancement de votre nouveau « Sham Wow» révolutionnaire; (YouTube. 2010) Ouvrir votre chaîne radio pour supporter le lancement de votre nouvelle communauté virtuelle; (BlogTalkRadio. 2010) Mettre sur pied une campagne publicitaire textuelle grâce à Google Adwords ; (Adwords. 2010) Publier des communiqués de presse par l’intermédiaire de sites de partage de contenu ou utiliser des forums pur témoigner… La liste est longue, mais parmi toutes ces possibilités, le blogue est une technologie intéressante à évaluer pour les entreprises et les marques de commerce.

En effet, l’utilisation des blogues à des fins publicitaires ou promotionnelles peut être une excellente stratégie de visibilité et de mise en marché. Cependant, ce moyen doit être manipulé judicieusement, car il peut se transformer en anguille ou en savon et vous filer rapidement entre les mains si vous n’y accordez pas toute l’importance qu’il requiert. Il deviendra alors difficile à saisir et à maîtriser si vous ne respectez pas les règles de base qui sous-tendent l’utilisation de cette nouvelle technologie. Tout ce qui y est publié pourrait être retenu et utilisé contre vous à un moment ou à un autre. À l’inverse, les blogues pourront aussi vous propulser, ou à tout le moins, vous maintenir sous votre bonne étoile.

Dans son livre « Blogueur d’entreprise », Nonnenmacher résume bien les règles d’usage d’un blogue. « Si vous créez un blogue que vous désignez clairement comme tel, sachez que vous créez auprès de vos visiteurs l’attente que ce blogue respecte l’esprit et les valeurs désormais attachés à cette forme de communication, à savoir : l’authenticité, la transparence, l’ouverture, la spontanéité, la réactivité et une certaine humilité sans lesquelles les échanges ne peuvent pas se faire naturellement et, surtout, qui font la différence entre un blogue et un énième site institutionnel, publicitaire ou marketing. » (Nonnenmacher. 2006)

Il est donc indispensable de montrer en toute honnêteté qui vous êtes à l’internaute avec qui vous êtes en relation (ou l’entreprise que vous représentez). Car il s’agit bien de cela. Tout est question de relation sur le Web 2.0. Autrement dit, il est important de préciser et de peaufiner le profil du blogueur et/ou de l’entreprise, de définir et de préciser la ligne éditoriale du blogue, d’afficher ouvertement ses couleurs, de prendre position le temps venu et même d’avouer et de reconnaître ses mauvais coups aussi bien que ses meilleurs. Proposez des pistes de solutions ou demandez que l’on vous en propose. Si cela vous rebute, n’utilisez pas le pouvoir qu’offrent ces nouvelles technologies, car leurs réseaux pourraient bien vous utiliser…

Si vous acceptez les règles qu’impose le Web social actuellement, vous pourrez alors proposer à l'internaute de construire avec vous votre projet, projet qui pourrait aussi devenir le sien. Rappelez-vous que ce phénomène est tentaculaire… Les relations que vous nouerez seront multidirectionnelles et interactives : il n’y aura plus de notion de hiérarchie ou de jeux de pouvoir. Un dialogue d’égal à égal se mettra en place, un échange de point de vue se profilera naturellement. En adoptant cette attitude, vous motiverez l’internaute à vous suivre et cette interactivité franche et honnête supportera votre démarche publicitaire. Votre crédibilité y gagnera tout autant.

Le 25 juin 2008, l’entreprise Kodak a créé un forum sur son blogue
la photo numérique et à inviter ses inconditionnels à les rejoindre
et à échanger avec Olivier Claude, directeur général pour la France.

Le 25 juin 2008, l’entreprise Kodak a créé un forum sur son blogue la photo numérique et à inviter ses inconditionnels à les rejoindre et à échanger avec Olivier Claude, directeur général pour la France. (Kodak. 2010) Le blogue étant par essence un espace vivant et évolutif, l’entreprise a invité les utilisateurs à leur poster toutes remarques ou suggestions, bonnes ou mauvaises. Depuis ce temps, elle répond aux questions des clients et si problèmes il y a, elle tente de trouver des solutions en collaboration avec les utilisateurs du produit. Ce comportement positif et responsable de la part de l’entreprise a permis en grande partie à Kodak de traverser le virage de l’argentique au numérique. Une fois cette proximité installée auprès des consommateurs, comme Kodak a su le faire, l’internaute viendra de lui-même à vos rendez-vous et il aura le plaisir de se connecter, de le dire et de le faire savoir : votre projet peu formalisé au début prendra forme progressivement. Le buzz se mettra en marche naturellement et sans artifice particulier.

Lorsque la relation avec l’internaute sera véritablement vivante et réciproque, alors votre clientèle sera conquise!

BIBLIOGRAPHIE

BlogTalkRadio. 2010. Conversation Papillon. URL : http://www.blogtalkradio.com/conversationpapillon. Consulté le 15 juin 2010.

Kodak. 2010. Les interviews du Lab : Pourquoi un « Blog Kodak » ? http://kodakcreativelabs.wordpress.com/2008/07/07/les-interviews-du-lab-pourquoi-un-blog-kodak/. Consulté le 15 juin 2010.

Nonnenmacher, François. 2006. Paris. Blogueur d’entreprise. Éditions d’Organisation. p. 155

YouTube. 2010. Sham Wow...the LOW BUDGET informercial. URL : http://www.youtube.com/watch?v=Ns4mnmNBk1Y&feature=related. Consulté le 14 juin 2010.