En 2008, le gouvernement conservateur canadien multiplie les gestes à l’encontre des artistes et de la culture. Le ministre du Patrimoine, James Moore, en rajoute en déclarant que dorénavant la culture doit être au service de la politique, au service de l’unité canadienne.
À la lumière de cette attitude inquiétante de la part du ministre Moore, et du gouvernement Harper, un regroupement d’artistes citoyens commence à craindre que seuls les projets cadrant dans l’idéologie et les valeurs conservatrices soient désormais considérés et par le fait même, subventionnés.
Ces artistes jugeant que la minorité francophone du Canada ne doit pas rentrer dans le rang décident de prendre actions et de réaliser une vidéo dénonciatrice des pratiques douteuses du gouvernement canadien. Leur message est clair : les artistes québécois ont réellement besoin de ces programmes et considèrent qu’il est impératif de les remettre en place le plus rapidement possible.
Michel Rivard, Stéphane Rousseau et Benoît Brière, des artistes québécois bien connus, ont uni leurs efforts pour produire cette vidéo illustrant jusqu’où pourrait mener un gouvernement conservateur majoritaire dans le domaine de la culture, vidéo qui sera déposée sur YouTube le 18 septembre 2008. (Rivard, Michel. 2008.) Dans ce document on voit un artiste, Michel Rivard, qui se présente devant un jury anglophone pour tenter d’obtenir une subvention afin de faire connaître ses chansons à l’extérieur du pays. Malheureusement, la communication entre les anglophones et l’artiste francophone est à son plus bas niveau.
En date du 7 juin 2010, elle aura été visionnée 695 625 fois et reprise sur plusieurs blogues ou sites Internet par des individus supportant (ou non) la cause des artistes.
Ce geste posé par ces artistes citoyens aura eu pour effet la prise de position sur le Web de plusieurs autres citoyens, regroupements ou journalistes professionnels. La page web du blogueur Marc Gauthier « Culture en péril avec Michel Rivard, Benoit Brière et Stéphane Rousseau » (Gauthier, Marc. 2008) ou le billet « Clip de Rivard et cie… Clip anonyme? » du journaliste Alain Brunet (Brunet, Alain. 2008) illustre bien le phénomène. Cet exercice de relation publique fut extrêmement efficace et a suscité de nombreuses réactions dans les médias traditionnels.
-- —
Bibliographie
Brunet, Alain. 2008. Clip de Rivard et cie… Clip anonyme?
22 septembre 2008. En ligne. URL : http://blogues.cyberpresse.ca/brunet/2008/09/22/clip-de-rivard-et-cie-clip-anonyme/. Consulté le 7 juin 2010.
Gauthier, Marc. 2008. Culture en péril avec Michel Rivard, Benoit Brière et Stéphane Rousseau. En ligne. URL : http://www.marcgauthier.com/blog/2008/09/20/culture-en-peril-avec-michel-rivard-benoit-briere-et-stephane-rousseau/. Consulté le 7 juin 2010.
Rivard, Michel. 2008. Culture en péril. En ligne. URL : http://www.youtube.com/watch?v=UrATQeLLKX0. Consulté le 7 juin 2010.
lundi 7 juin 2010
dimanche 6 juin 2010
Chacun a droit à son histoire
par Annie Laforest
Internet bouleverse l’univers des communications et remet en question les pratiques des médias traditionnels. Je dirais même que depuis la venue du Web 2.0, la profession journalistique doit être vue comme une profession en transition ou en mutation. Tout citoyen peut devenir journaliste et par le pullulement des nouveaux médias, peut trouver un auditoire réceptif à son message.
Je ne cherche pas l’événement qui me fournirait l’occasion de sortir mon cellulaire et de capturer « LA » photo ou « LES » images qui pourraient faire le tour de la Terre, mais je suis heureuse que d’autres le fassent librement.
Aujourd’hui, tout le monde peut s’exprimer ou reporter la nouvelle sans égard à son statut, à son style d’écriture, souvent sans respecter les principes de factualité ou d’objectivité. Mais au-delà de ces accrocs aux conventions, cette presse libre nous offre un autre regard sur le monde. Un regard libre et nécessaire!
«Si entre 1830 et la fin du XIXe siècle, une conception non partisane et strictement factuelle de l’information a progressivement gagné en légitimité, le “reportage objectif” n’est pas pour autant devenu la norme dominante du journalisme aux États-Unis. Schudson montre bien qu’au début du XXe siècle, contrairement à beaucoup d’idées reçues, le principe de la narration — le fait de “raconter une belle histoire” — était supérieur à celui de la factualité — “donner les faits” et seulement les faits. Ainsi, désireux de “raconter des histoires”, les journalistes se montraient moins enclins à restituer sommairement les faits qu’à les interpréter à leur manière en élaborant un style d’écriture personnel susceptible de plaire au plus grand nombre. » (Estienne, Yannick. 2007.)
Sur Internet, chacun peut « raconter son histoire », la réécrire, la filmer et la diffuser de la façon qu’il juge la plus adéquate. Chacun y va de son commentaire. Il est vrai que cette libéralisation de l’information peut donner lieu à certains débats sur la place publique, de par la façon dont le contenu est repris et diffusé, de par le respect des règles, usages et procédures à respecter.
Cet article que j’ai consulté dernièrement sur Cent Papiers, le journal citoyen du Québec pour la francophonie, en est un exemple. Le blogueur Allain Jules y publie un texte intitulé « Assaut d’Israël : conséquences et inconséquences » dans lequel il a repiqué des photos et une vidéo provenant de SkyNews, un média multiplateforme réputé. Ce contenu est réutilisé sur son blogue personnel (Jules, Allain. 2010) et la vidéo est re-publiée sur sa page YouTube (Jules, Allain. 2010), sans autorisation apparente ni lien quelconque vers la source. Il y a certes lieu de se questionner sur la forme, mais selon moi, ce genre d’information doit se démultiplier.
Ce genre de démarche m’amène cependant à me demander si le journalisme tel qu’on le connaît aura toujours sa place dans le fait divers et dans la couverture de l’actualité. Et si les médias tels qu’on les connaissait avant le Web 2.0 peuvent continuer à occuper la même place qu’ils occupaient auparavant.
Interrogé le 2 juin 2010 lors de la conférence All Things Digital, en Californie, Steve Jobs a affirmé d’entrée de jeu que les médias jouent un rôle important pour la société. « Une de mes croyances est que toute démocratie dépend d’une presse en santé, a dit Steve Jobs. Je ne veux pas que nous devenions un pays de blogueurs. Nous avons besoin du contenu éditorial plus que jamais. » (Munger, Michel. 2010)
Quoi qu’il en soit, tous ces changements peuvent apporter une valeur ajoutée à l’univers des communications et à la profession journalistique. Le journalisme citoyen se base sur l’information de proximité en se concentrant sur des faits ignorés par les médias existants ou délaissés par les institutions locales. (Élien, Rachelle. Délice, Frantz. 2008) À mon avis, toute source d’information est valable lorsqu’elle suscite le dialogue et inspire la réflexion.
--Bibliographie
Élien, Rachelle; Délice, Frantz. 2008. Vers un journalisme citoyen en Haïti. Media Development. Vol.55 Issue 2, p.21-26.
Estienne, Yannick. 2007. « Le travail de journaliste Web ». Le journalisme après Internet. Paris: L'Harmattan. Coll. Communication et Civilisation, pp. 167-185.
Jules, Allain. 2010. «Assaut d’Israël: conséquences et inconséquences». 1 juin 2010. En ligne. URL : http://www.centpapiers.com/assaut-d%E2%80%99israel-consequences-et-inconsequences/14758/. Consulté le 04/06/2010.
Jules, Allain. 2010. MASSACRE ISRAÉLIEN. 31 mai 2010. En ligne . URL : http://www.youtube.com/user/allainjules. Consulté le 04/06/2010.
Munger, Michel. 2010. Steve Jobs défend les médias traditionnels. 03/06/2010. En ligne. URL : http://www.canoe.com/techno/nouvelles/archives/2010/06/20100603-091355.html. Consulté le 04/06/2010.
Internet bouleverse l’univers des communications et remet en question les pratiques des médias traditionnels. Je dirais même que depuis la venue du Web 2.0, la profession journalistique doit être vue comme une profession en transition ou en mutation. Tout citoyen peut devenir journaliste et par le pullulement des nouveaux médias, peut trouver un auditoire réceptif à son message.
Je ne cherche pas l’événement qui me fournirait l’occasion de sortir mon cellulaire et de capturer « LA » photo ou « LES » images qui pourraient faire le tour de la Terre, mais je suis heureuse que d’autres le fassent librement.
Aujourd’hui, tout le monde peut s’exprimer ou reporter la nouvelle sans égard à son statut, à son style d’écriture, souvent sans respecter les principes de factualité ou d’objectivité. Mais au-delà de ces accrocs aux conventions, cette presse libre nous offre un autre regard sur le monde. Un regard libre et nécessaire!
«Si entre 1830 et la fin du XIXe siècle, une conception non partisane et strictement factuelle de l’information a progressivement gagné en légitimité, le “reportage objectif” n’est pas pour autant devenu la norme dominante du journalisme aux États-Unis. Schudson montre bien qu’au début du XXe siècle, contrairement à beaucoup d’idées reçues, le principe de la narration — le fait de “raconter une belle histoire” — était supérieur à celui de la factualité — “donner les faits” et seulement les faits. Ainsi, désireux de “raconter des histoires”, les journalistes se montraient moins enclins à restituer sommairement les faits qu’à les interpréter à leur manière en élaborant un style d’écriture personnel susceptible de plaire au plus grand nombre. » (Estienne, Yannick. 2007.)
Sur Internet, chacun peut « raconter son histoire », la réécrire, la filmer et la diffuser de la façon qu’il juge la plus adéquate. Chacun y va de son commentaire. Il est vrai que cette libéralisation de l’information peut donner lieu à certains débats sur la place publique, de par la façon dont le contenu est repris et diffusé, de par le respect des règles, usages et procédures à respecter.
Cet article que j’ai consulté dernièrement sur Cent Papiers, le journal citoyen du Québec pour la francophonie, en est un exemple. Le blogueur Allain Jules y publie un texte intitulé « Assaut d’Israël : conséquences et inconséquences » dans lequel il a repiqué des photos et une vidéo provenant de SkyNews, un média multiplateforme réputé. Ce contenu est réutilisé sur son blogue personnel (Jules, Allain. 2010) et la vidéo est re-publiée sur sa page YouTube (Jules, Allain. 2010), sans autorisation apparente ni lien quelconque vers la source. Il y a certes lieu de se questionner sur la forme, mais selon moi, ce genre d’information doit se démultiplier.
Ce genre de démarche m’amène cependant à me demander si le journalisme tel qu’on le connaît aura toujours sa place dans le fait divers et dans la couverture de l’actualité. Et si les médias tels qu’on les connaissait avant le Web 2.0 peuvent continuer à occuper la même place qu’ils occupaient auparavant.
Interrogé le 2 juin 2010 lors de la conférence All Things Digital, en Californie, Steve Jobs a affirmé d’entrée de jeu que les médias jouent un rôle important pour la société. « Une de mes croyances est que toute démocratie dépend d’une presse en santé, a dit Steve Jobs. Je ne veux pas que nous devenions un pays de blogueurs. Nous avons besoin du contenu éditorial plus que jamais. » (Munger, Michel. 2010)
Quoi qu’il en soit, tous ces changements peuvent apporter une valeur ajoutée à l’univers des communications et à la profession journalistique. Le journalisme citoyen se base sur l’information de proximité en se concentrant sur des faits ignorés par les médias existants ou délaissés par les institutions locales. (Élien, Rachelle. Délice, Frantz. 2008) À mon avis, toute source d’information est valable lorsqu’elle suscite le dialogue et inspire la réflexion.
--Bibliographie
Élien, Rachelle; Délice, Frantz. 2008. Vers un journalisme citoyen en Haïti. Media Development. Vol.55 Issue 2, p.21-26.
Estienne, Yannick. 2007. « Le travail de journaliste Web ». Le journalisme après Internet. Paris: L'Harmattan. Coll. Communication et Civilisation, pp. 167-185.
Jules, Allain. 2010. «Assaut d’Israël: conséquences et inconséquences». 1 juin 2010. En ligne. URL : http://www.centpapiers.com/assaut-d%E2%80%99israel-consequences-et-inconsequences/14758/. Consulté le 04/06/2010.
Jules, Allain. 2010. MASSACRE ISRAÉLIEN. 31 mai 2010. En ligne . URL : http://www.youtube.com/user/allainjules. Consulté le 04/06/2010.
Munger, Michel. 2010. Steve Jobs défend les médias traditionnels. 03/06/2010. En ligne. URL : http://www.canoe.com/techno/nouvelles/archives/2010/06/20100603-091355.html. Consulté le 04/06/2010.
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